Qu’est-ce que la doctrine sociale de l’Église

Qu'est-ce que la doctrine sociale de l'Église

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Avoir la foi, ça change notre regard sur les autres, sur le travail, sur l’argent, sur le destin de l’humanité… Dans notre société moderne, l’Église a développé une réflexion très originale pour aider les chrétiens à œuvrer pour un monde plus juste. C’est ce qu’on appelle la doctrine sociale de l’ÉgliseThéodom, une école de formation en ligne dirigée par l’Ordre des Prêcheurs (o.p, «Dominicains»), lancera le 1er mai prochain une série qui en fera la présentation. Je propose qu’on en prenne connaissance ensemble et qu’on en discute ensemble par la suite. Peut-être y trouveras-tu, chère Théophila, l’inspiration pour un projet d’engagement social et communautaire?

4 principes fondamentaux  de la doctrine sociale de l’Église

La doctrine sociale de l’Église repose sur la dignité de la personne humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité. Quand on décide de suivre Jésus du mieux que l’on peut, aujourd’hui, dans notre réalité du monde qui nous entoure, on peut s’appuyer sur ces quatre principes fondamentaux pour prendre nos décisions.

La dignité de la personne humaine

Chaque personne est aimée de tout amour par Dieu. C’est pourquoi Jésus nous enseigne à aimer nos ennemis et ceux qui nous persécutent. Un papa aime chacun de ses enfants, même si l’un deux et méchant envers son frère ou sa soeur. Bien sûr, Dieu n’approuve pas les gestes immoraux, mais il souhaite de chacun la conversion.

C’est la raison pour laquelle l’Église adopte une approche personnaliste, c’est-à-dire qu’elle propose que la société soit au service de la personne. La société peut exiger beaucoup de ses membres, mais elle ne peut pas se servir deux. Les lois qui concernent les individus devraient être appliquées dans le but que chacun(e) atteigne son plein potentiel.

Le bien commun

Cette logique du développement intégral de la personne est celle qui sous-tend la principe du bien commun. Notre société d’aujourd’hui a atteint un niveau jamais égalé auparavant en ce qui concerne l’individualisme. Or, le personnalisme n’est pas synonyme d’individualisme ou d’égoïsme, bien au contraire!

« Les exigences du bien commun concernent avant tout l’organisation des pouvoirs de l’État, un ordre juridique solide, la sauvegarde de l’environnement, la prestation des services essentiels aux personnes, et dont certains sont en même temps des droits de l’homme : alimentation, logement, travail, éducation, accès à la culture, transport, santé, libre circulation des informations et liberté religieuse » (Compendium de la doctrine sociale de l’Église, no 166)

Le principe du bien commun définit les limites de la propriété privée. C’est dans ce chapitre qu’on peut aussi découvrir «l’option préférentielle pour les pauvres», un principe cher au pape François.

La subsidiarité

En gros, le principe de subsidiarité consiste à ce que les décisions soient prises par ceux qui les concernent. Cela signifie qu’un État doit prendre la responsabilité des décisions qui concernent tous ceux qu’il doit servir et protéger. Il ne peut déléguer à d’autres (tels que des individus ou des associations) les décisions qui concernent tout le monde. À l’inverse, les décisions qui concernent exclusivement un groupe d’individus, et pas les autres – par exemple, l’Église catholique du Québec – ne devraient pas être prises par un palier de gouvernement qui gèrerait un regroupement d’Églises. C’est la raison pour laquelle l’Église est organisée ainsi : la paroisse gère ce qui concerne la communauté des Églises domestiques d’un village, le diocèse gère ce qui concerne toutes les paroisses d’un territoire donné, et les évêques sont réunis dans l’Assemblée des Évêques catholiques du Québec, et dans la Conférence des Évêques Catholiques du Canada, tous représentés à l’échelle mondiale au Vatican, sous la gouverne de l’évêque de Rome qui prend les décisions qui concernent tous les croyants de la planète.

Selon Wikipédia:

La subsidiarité doit être comprise :

  • dans un sens positif, comme aide économique, institutionnelle, législative offertes aux entités sociales plus petites,
  • dans un sens négatif, qui impose à l’État de s’abstenir de tout ce qui restreindrait, de fait, l’espace vital des cellules mineures et essentielles de la Société.

« À l’application du principe de subsidiarité correspondent

  • le respect et la promotion effective de la primauté de la personne et de la famille ;

  • la mise en valeur des associations et des organisations intermédiaires, dans leurs choix fondamentaux et dans tous ceux qui ne peuvent pas être délégués ou assumés par d’autres ».

La solidarité

La solidarité, c’est la capacité de reconnaître son semblable dans la personne étrangère. En d’autres mots, c’est ce qu’on appelle «la charité chrétienne». Elle n’est pas un sentiment d’attendrissement superficiel ; elle s’exprime plutôt dans la volonté des peuples de travailler à ce que chaque personne qui les compose puisse atteindre son plein potentiel. Elle s’applique dans les politiques monétaires qui maintiennent certaines classes sociales dans la pauvreté afin que d’autres puissent s’enrichir démesurément.

Questions pour toi

La série sur la doctrine sociale de l’Église est prometteuse. Toute personne qui cherche à mieux intégrer, concrètement, l’Évangile dans sa vie y verra un intérêt certain.

Voici quelques questions que j’ai envie de te poser. Tu pourras répondre dans la section des commentaires.

  1. Avais-tu déjà entendu parler de la doctrine sociale de l’Église? Est-ce que c’est un sujet qui t’intéresse?
  2. Aimerais-tu approfondir le sujet dans le cadre d’une formation?

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