Les Québécois ont de bonnes raisons de s’inquiéter de l’islam

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Cohabitation pacifique historique avec la communauté juive

Depuis l’arrivée de Aaron Hart en 1760, premier juif à s’établir au Canada], de nombreuses personnalités issues de la communauté juive québécoise ont modelé la société tant par leur implication dans les affaires (les restaurants Schwartz, la famille Bronfman, Stephen Jarislowsky, Samuel Steinberg, etc), que par leur apport aux arts et à la culture (Mordecai Richler, Leonard Cohen, Sylvia Ary, etc.). Bien que leurs habits traditionnels aient pu soulever quelques blancs sourcils traversant Outremont, les Québécois d’origines canadienne-française et britannique ont cohabité dans la bonne entente avec cette communauté.

Séparation de l’Église et de l’État : le christianisme

En ce qui concerne le christianisme, la prise de Québec par les Anglais en 1759 brise à tout jamais le lien organique qui existait entre l’État et l’Église au Canada. Le traité de Paris de 1763 et l’Acte de Québec en 1774, bien qu’établissant comme officielle la religion anglicane, tolère la liberté de culte des catholiques[2]. Pendant près de cent ans, catholiques et protestants cohabitent dans la réciprocité, bien que les deux communautés ne se fréquentent que très peu. La première véritable constitution canadienne, l’AANB de 1867 [3],confirme la protection des minorités catholiques dans les provinces majoritairement anglophones, et celle des minorités protestantes au Québec, majoritairement catholique et francophone, sauf en ce qui concerne la ville de Montréal[4]. Par conséquent, le nouveau Dominion of Canada n’identifie aucune religion officielle. La séparation de l’Église et de l’État est implicite ; la dernière Constitution canadienne de 1982 n’apporte aucun changement sur le sujet. La liberté de religion est garantie à tous, donc, depuis plus de 250 ans.

Diversité culturelle et raz-de-marée musulman

Depuis l’établissement des premiers colons Français au XVIIe siècle, le Canada a vu arriver, au fil des décennies, de nombreuses vagues successives de communautés culturelles variées. On peut penser aux Irlandais, aux Italiens, aux Polonais, aux Portugais, aux Vietnamiens (qui fondent le premier temple bouddhiste au Québec en 1982) ou aux Haïtiens. Toutes ces communautés se sont intégrées au Québec et y ont contribué sans perdre leur caractère identitaire et leurs traditions religieuses.  Les Canadiens-Français n’ont ressenti, à proprement parler, aucune menace à leur identité propre jusqu’à l’arrivée du raz-de-marée musulman dans la dernière décennie du XXe siècle, alors que 73,3% des immigrants étaient de confession musulmane[5].

Le jour qui attira (vraiment) notre attention sur l’islam

Bien que la communauté musulmane ne représente que 1,5% de la population du Québec, 73% des personnes ayant immigré entre 1991 et 2001 étaient donc de confession musulmane. Si l’islam n’attirait pas l’attention des médias et de la population en général durant cette période, l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center a mis les projecteurs sur les adeptes de la religion dont se réclamaient les terroristes. Ces terroristes étaient-ils des guerriers qui instrumentalisent l’islam pour justifier leurs attaques, ou étaient-ils des pratiquants orthodoxes dont devraient s’inspirer les musulmans plus « mous »?

La mosquée Assuna-Annabawiyah , sur la rue Hutchinson, est une des plus grosses et des plus radicales de Montréal. Source image: Journal de Montréal

Pour ma part, le 12 septembre 2001, je me rendais à la mosquée Assuna-Annabawiyah, située sur la rue Hutchinson à Montréal, sans savoir que cette mosquée partageait profondément la foi des terroristes d’Al-Qaeda, car quelques-uns de ses membres y ont été recrutés, aidés et formés. Depuis ce jour, je me suis intéressé grandement à cette religion et j’ai fait connaissance avec de nombreux courants de l’islam et rencontré des centaines de musulmans, des plus modérés aux plus conservateurs. Je m’entendais habituellement bien avec eux, comme avec tout le monde, et je respectais leur crainte de Dieu et la manière qu’ils avaient d’intégrer leur foi à toute leur vie. Je peux dire que c’est un peu grâce à eux si j’ai fini par m’intéresser à ma propre religion. En islam, la religion n’est pas une chose privée qu’on garde pour soi. La religion est pour eux une lumière qui guide chacune de leurs décisions, de leur habillement à ce qu’ils mangent, du choix de l’époux(se) à l’éducation des enfants, de la science à la justice.

Une religion misogyne et liberticide

J’ai lu le coran plusieurs fois et je vous encourage à le faire pour vous faire votre propre idée.

Pour critiquer l’islam, il faut d’abord le connaître. L’islam est une religion qui repose sur son livre sacré, le Coran, et sur les paroles de son fondateur Mohammed, prophète auto-proclamé, qui aurait vécu[7] entre 570 et 634 après Jésus-Christ. Il présentait le Coran comme la parole exacte qu’Allah lui aurait adressée[8] par l’entremise de l’ange Gabriel, celui-là même qui annonça la maternité de la Vierge Marie, quelques six siècles auparavant. La foi musulmane est unanime : puisque Allah est le seul auteur du Coran, ce que dit le Coran, c’est ce qu’a dit Allah et aucune place à l’interprétation n’est à prévoir. Ainsi, lorsque Allah dit qu’il faut deux femmes pour équivaloir à un homme[9], ou qu’un homme peut frapper sa femme s’il ne fait que seulement craindre qu’elle lui désobéisse[10], qui oserait Le contredire?

« Ce qu’Allah ne dit pas dans le Coran, ou dit mal dans le Coran, il faut le compléter par des enseignements du prophète Mohammed qui se trouvent en dehors du Coran, notamment ceux issus de livres de sa Sunna, les hadiths ». Or, pour une personne non-musulmane, il peut être complètement déroutant qu’on y lise que quelqu’un doive être mis à mort simplement pour avoir décidé de ne plus adhérer à une religion. C’est pourtant ce qu’enseigne l’islam : « Le prophète Muhammad a dit : «Celui qui quitte la religion de l’islam, tuez-le!»

Majid Oukacha citant le HADITH BUKHARI, Vol 9, Livre 84, no. 57.

Un évident choc de valeurs

Il est justifié, afin de promouvoir un « vivre-ensemble » plus réciproque, qu’un citoyen Québécois s’intéresse à l’islam. Ce qu’il y trouve cependant est en réelle contradiction avec les valeurs communément admises dans sa société. En creusant un peu la question, les valeurs auxquelles renvoient les signes religieux musulmans sont éminemment incompatibles avec les siennes. La crise actuelle ne porte conséquemment pas sur la capacité des Québécois d’accueillir la diversité culturelle (nous avons vu que le Québec est une terre d’accueil de la diversité culturelle depuis près de 260 ans), mais sur l’évidente inacceptabilité sociale de certaines valeurs qui sont au cœur de cette religion qui a récemment fait son apparition sur les radars de l’opinion publique, et qu’ils ne sauraient tolérer au nom de quelque principe d’ouverture d’esprit que ce soit. Le voile islamique est inacceptable à cause des valeurs auxquelles il renvoie, pour les mêmes raisons qu’il serait tout aussi insupportable socialement que quelqu’un abhorre un brassard marqué d’une croix gammée. Le problème, ce ne sont pas «les signes religieux». Le problème, c’est l’islam et les valeurs qui sont au coeur de son livre sacré et qui a été dicté par Dieu Lui-même.

Ne tirez pas sur les fidèles

À notre époque où règne le politically correct et l’auto-censure, il est hasardeux de tenir publiquement une telle position sans craindre d’être taxé de raciste, comme si on ne pouvait pas faire la distinction entre des gens qui suivent une religion comme ils peuvent dans le contexte qui est le leur et la doctrine qui est au cœur de celle-ci. Je le dis haut et fort: bien des Québécois devraient s’inspirer de la manière dont nos concitoyens musulmans intègrent la prière dans leur quotidien et par leur sens de la communauté. De nombreux immigrants musulmans ont tout quitté, à la recherche d’une situation meilleure pour leurs enfants et pour eux-mêmes. Ce courage devrait inspirer respect et empathie chez tous les Québécois. Si on peut critiquer les idées qui ne changent pas, on doit toujours démontrer de la charité envers chaque enfant de Dieu.

« Le peuple n’est pas une multitude amorphe, une masse inerte à manipuler et à exploiter, mais un ensemble de personnes dont chacune (…) a la possibilité de se former une opinion sur la chose publique et la liberté d’exprimer sa sensibilité politique et de la faire valoir en harmonie avec le bien commun.»

CONSEIL PONTIFICAL JUSTICE ET PAIX. Compendium de la doctrine sociale de l’Église. Ottawa: Éditions de la CECC, 2006, no. 385

Neutralité et laïcité de l’État

Il existe une confusion autour des termes utilisés dans le débat sur la place que doit avoir la religion dans l’espace public. La laïcité est un processus de droit à la faveur duquel l’État affirme son indépendance par rapport à la religion, alors que la sécularisation fait référence à l’érosion de l’influence de la religion dans les mœurs sociales et la conduite individuelle[13]. Alors que l’État doit appuyer et défendre la laïcisation de ses institutions, il doit ralentir les élans de ceux qui souhaiteraient un État sécularisé d’où la religion aurait été complètement évacuée, et la spiritualité d’un individu reléguée exclusivement à la sphère privée.

Les Québécois ont de bonnes raisons de s’inquiéter de l’islam

Pendant des dizaines de décennies, les Canadiens-Français ont cohabité relativement paisiblement dans la diversité culturelle et religieuse et leur histoire est marquée davantage par les conflits politiques reliés à leur indépendance qu’à des guerres doctrinales. L’arrivée massive d’immigrants musulmans depuis les années 1990 et l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 attire l’attention des Québécois sur cette religion dont ils savaient peu de choses. Ils découvrent une religion en de multiples points contraires à leurs valeurs d’égalité homme-femme et de liberté religieuse. Ils se rendent compte que leurs nouveaux concitoyens professent une foi qui leur demande de tuer ceux qui prennent un homme pour un Dieu (les chrétiens). Leur religion est intrinsèquement indissociable de leur système loi civile (sharia), inscrite dans le coran. Ils tolèrent nos lois civiles en attendant de pouvoir imposer la sharia, une fois majoritaires. Cette loi établit la valeur de deux femmes pour celle d’un homme en ce qui concerne leur crédibilité devant la justice, incluant les règles testamentaires sur les héritages.

Pour un peuple qui croyait s’être libéré du fardeau d’une religion contrôlante et culpabilisante, le choc est brutal. Les chartes des droits et libertés, bien intégrées dans la conscience des Québécois et dans la Constitution, les empêchent de discriminer une classe de concitoyens sur la base de leur appartenance à une religion ou de leur origine nationale. Ne sachant comment attaquer la racine du problème, le gouvernement québécois veut supprimer les signes religieux en croyant régler le problème. Malheureusement, cette politique ne fera qu’exacerber l’inconfort de tous les citoyens qui ont conservé une foi active, toutes religions confondues.

La seule solution qui nous apparaît saine dans ces circonstances réside en la Personne de Jésus Christ, Lumière du monde qui éclaire la Vérité, qui est la Vérité. Seul le témoignage d’amour charitable envers les musulmans pourra allumer leur désir de connaître la vérité au sujet du Christ et de sa doctrine précieusement conservée intacte par l’Église catholique au cours des siècles. La rencontre avec le Christ effectuée, le choix libre de partager les « valeurs québécoises », profondément chrétiennes, se fera alors sans heurts, tant par les musulmans que par quiconque désirera trouver la vérité. Pour parvenir à témoigner efficacement, mieux vaut pour chaque chrétien de se mettre en marche pour devenir disciple-missionnaire dans son milieu par la louange, la formation, le service, la fraternité et l’annonce de l’Évangile. Alors seulement disparaîtront les signes religieux qui heurtent les Québécois, qui reflètent l’intolérable opinion d’Allah sur la valeur inférieure des femmes par rapport aux hommes et la perte de la liberté de conscience et de religion imposée par l’Islam.


[2] BOUCHARD, Gérard, TAYLOR, Charles, Fonder l’avenir. Le temps de la conciliation, rapport de la commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, p. 139

[3] Acte d’Amérique du Nord Britannique

[4] WIKIPÉDIA, Protestantisme au Québec, https://fr.wikipedia.org/wiki/Protestantisme_au_Qu%C3%A9bec 19 janvier 2018

[5] COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE ET DES DROITS DE LA JEUNESSE, Portrait religieux en quelques tableaux, Tableau IX, p. 9 http://www.cdpdj.qc.ca/Publications/religion-Quebec-statistiques.pdf

[7] Certains historiens mettent en doute l’historicité de l’existence de Mohammed. cf. HOLLAND, Tom, Islam, the Untold Story, 2014. Documentaire. https://youtu.be/OgyZDzkdlxA

[8] Sourate Alkahf, v. 27 : « Et récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. Et tu ne trouveras, en dehors de Lui, aucun refuge ».

[9] Sourate 4, v. 11 : « Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants: au fils, une part équivalente à celle de deux filles. »

[10] Sourate 4, v. 34 : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. (…) Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand ! »

[13] BOUCHARD, Gérard, TAYLOR, Charles, op. cit. p. 136

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