L’Alabama vote en faveur de la loi anti-avortement la plus répressive de notre époque

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J’appelle cela le retour du balancier. La situation actuelle (depuis Roe v. Wade en 1976, USA), intenable, doit être corrigée. Je profite de ce récent article paru dans le Journal de Montréal pour répondre quelques arguments « pro-choix » qui m ont fait réagir dans ce papier distribué par l’AFP.

Le droit de disposer de son propre corps

«Ce texte punit les victimes de viol et d’inceste en les privant encore plus du droit à disposer de leur propre corps et en les obligeant à donner naissance», selon l’ACLU.

Si tout être humain devrait être libre de disposer de son corps, il y a certaines limites à ne pas franchir. Par exemple, bien que le suicide ait été décriminalisé afin d’offrir aux suicidés des funérailles et sépultures dignes, une compréhension réaliste du don de la vie, reçu gratuitement nonobstant l’intention ou non des parents, nous force à nous demander si le taux de suicide alarmant dans la société québécoise ne serait pas lié, entre autres causes, au fait qu’il soit légal de le faire. Cela a mené au « droit de mourir dans la dignité », comme si le suicide était une noble manière de faire face aux difficultés rencontrées.

En ce qui concerne l’avortement, le droit de disposer de son propre corps devrait s’arrêter là où commence celui d’un autre être humain ; dans le cas présent, il s’agit d’un petit bébé doté de son propre corps, de sa propre personnalité et d’opportunités d’avenir bien à lui. C’est injuste de condamner un autre être humain à mourir sur la base de critères subjectifs dont seule la mère pourrait juger de la validité. Ce n’est pas comme cela que la société fonctionne. Personne n’a le droit absolu de vie ou de mort sur une autre. Même pas ses parents, qui finiraient en prison et qui verraient leur enfant retiré par la DPJ en cas de mauvais traitements, ou pire encore. Il est tout à fait incohérent de laisser croire à une femme qu’elle a le droit de blesser ou de tuer l’enfant qu’elle porte sans que personne d’autre n’ait quoi que ce soit à dire. Une fois qu’un enfant est né, tout le monde peut questionner les choix qu’un parent peut faire pour ses enfants. Le fait qu’on ne puisse pas voir cet enfant, caché dans le sein de sa mère, ne devrait pas nous faire oublier qu’il s’agit bel et bien d’un être humain comme nous tous et qu’il a des droits humains inaliénables, le premier de tous étant le droit à la vie.

L’avortement interdit aux victimes de viol et d’inceste

«Vous dites à ma fille: tu ne comptes pas dans l’État de l’Alabama … Les hommes peuvent te violer et tu auras ce bébé si tu tombes enceinte», a-t-il ajouté, la voix parfois tremblante d’émotion.

Cette position, bien qu’authentiquement chargée d’émotion, est ridicule. N’y a-t-il pas de lois punissant sévèrement le viol en Alabama? En quoi l’État permettrait-il le viol en interdisant à une femme de tuer l’enfant qu’elle porte?

Oui, le viol est un crime abject qui doit être puni sévèrement. L’inceste, tout autant. Mais lorsqu’un bébé est conçu, nous nous devons de lui offrir toutes les chances d’avoir une vie décente. Certains d’entre nous naissent avec plusieurs prises à leur encontre. Notre devoir n’est pas de les éliminer, mais bien de les supporter afin qu’ils aient les mêmes chances d’être heureux et de contribuer au bien commun. Nous devons aussi en faire plus pour les femmes qui traversent une telle épreuve. Nous n’en faisons actuellement pas assez pour elles. Nous les abandonnons. Ce n’est pas acceptable.

À qui appartiennent nos enfants?

Je crois que la question qui sous-tend cette aberration est celle de la propriété des enfants. Nos enfants nous appartiennent-ils? Selon moi, la plus grande avancée dans ces débats bioéthiques se réalisera le jour où les parlements réaliseront que nos enfants ne nous appartiennent pas, que nous en sommes les gardiens et que nous devons nous montrer à la hauteur de cette responsabilité. Nous ne pouvons pas en faire ce que nous voulons, de la manière dont nous voulons. Si nous ne les traitons pas bien, la société devrait avoir le droit de nous les retirer. Nous l’avons vu dernièrement dans l’histoire de la petite, à Granby, maltraitée par ses parents alors que tout le monde savait que quelque chose n’allait pas. Mais tout le monde s’est mêlé de ses affaires et a laissé ces monstres torturer une enfant. Une citoyenne. Une personne humaine, qui avait des droits, et dont la société québécoise toute entière porte la responsabilité de son décès. En tant que société, nous nous devons de joindre nos forces afin de protéger les plus faibles et les plus vulnérables d’entre nous. Quoi de plus vulnérable qu’un foetus?

La voie de la charité est la plus difficile d’entre toutes. Prendre soin de ceux qui ont besoin d’aide pour traverser leurs épreuves mobilise beaucoup d’énergie et de ressources. Il serait certes plus facile de supprimer ces personnes. Mais ouvrir une porte au meurtre légalisé revient à permettre à tout un chacun de décider de l’origine et de la fin de qui il le veut bien. Ce genre de société me fait peur. Ce n’est pas le monde que je veux laisser à mes enfants.

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