3. L’Église a-t-elle un problème avec le sexe ?

Dieu est passionné de voir des hommes et des femmes se rencontrer et s'aimer. Et la Bible nous parle de ça comme de quelque chose de bon.

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Est-ce que tu penses que le pape se lève tous les matins en se disant : « Tiens comment je vais prendre au piège les  catholiques aujourd’hui ! Ah bah ! Je vais leur parler de contraception, demain d’avortement, et puis dimanche on évoquera l’euthanasie. Pose-toi plutôt la question : « A quels biens supérieurs m’invite le Christ dans son Évangile en me parlant de fidélité. A quels biens m’invite l’Église en me parlant de morale et ici de morale sexuelle ».

Quelque chose de bon

L’Église n’a pas de problème avec le sexe, Dieu non plus d’ailleurs, puisque c’est lui qui nous a créés et sexués hommes et femmes. Il a trouvé cela très bon. Dieu est passionné de voir des hommes et des femmes se rencontrer et s’aimer. Et la Bible nous parle de ça comme de quelque chose de bon. C’est vrai qu’il y a beaucoup de malentendus à ce sujet. Beaucoup pensent, et toi peut-être aussi, que l’Église se méfie de la sexualité et du plaisir en général.

La théologie du corps

Pour dissiper les malentendus saint Jean-Paul II a passé les premières années de son pontificat à enseigner aux chrétiens la théologie du corps expression pas très sexy mais voyons ce que cela veut dire. La théologie du corps signifie pour saint Jean-Paul II que le corps est le lieu de la révélation divine. Souviens-toi du jour quand Dieu créé l’homme et la femme il trouve cela très beau tout le reste de la création était bon mais là c’est très bon.

Libérer la sexualité du péché

Pourtant la sexualité a besoin d’être libérée, d’être sauvée. Il y a quelque chose de blessé dans ma nature ; c’est ce qu’on appelle le péché originel. Attention le péché originel n’est pas un péché sexuel, mais la désobéissance de l’homme et de la femme envers Dieu. Toute notre nature en est maintenant blessée, corps et âme, et donc notre sexualité aussi. En raison du péché originel, nous avons besoin maintenant d’une libération sexuelle n’ont pas extérieur mais intérieure, une guérison du cœur et des yeux pour apprendre à aimer l’autre en vérité.

Le langage du corps

Pour cela saint Jean-Paul II dit que nous devons réapprendre notamment le langage du corps. Alors ne t’imagines pas des danses du ventre et des parades amoureuses de grands fauves. Il s’agit plutôt de chercher à vivre en cohérence entre mes paroles et mes actes. Un langage en effet a une dimension objective, une structure, une grammaire, un vocabulaire qui s’impose à moi. Par exemple cette main n’est pas un pied, même si je le veux très fort. Mais le langage a aussi une dimension subjective qui dépend de la signification que je donne aux mots dans un contexte précis. Par exemple si une femme dit « fais-moi un câlin », cela n’a pas tout à fait le même sens si elle le dit à son enfant ou à son mari. Mais on parle quand même bien d’un geste de tendresse dans les deux cas. Si elle leur met une claque, c’est un contresens. Nous avons une grammaire du corps. Nos gestes ont une signification objective. Mes gestes m’engagent. Objectivement, que je le veuille ou non, un baiser ou une caresse m’engage ; mais si je dis « ça va » ça ne veut rien dire, c’est juste une chose que tout le monde fait. C’est certes mon point de vue subjectif mais c’est un tout autre sens. J’oublie la dimension objective assez difficile à comprendre car notre langage du corps est aujourd’hui très confus. Certains mots certains gestes ne doivent être réservées qu’à la personne que l’on aime et avec qui l’on est engagé.

Se donner vraiment

Apprendre à aimer en vérité c’est apprendre à se donner vraiment et en prenant le temps. Avant le mariage, on pose des gestes d’amour mais sans les assumer encore dans le temps, sans en assumer encore les conséquences probables, la venue d’un enfant par exemple. L’enfant n’est alors plus vu comme un don mais comme un risque et l’on déploie des procédés techniques pour s’en préserver. On ne se donne pas vraiment en fait.

Le plaisir

Redécouvrir le langage du corps pour saint Jean Paul II, c’est comprendre ainsi que l’acte conjugal unis profondément les époux et les rend aptes à la génération de nouvelles vies. Cela ne veut absolument pas dire qu’il doit y avoir un enfant à chaque union sexuelle. Cela veut dire en revanche qu’un acte sexuel et bien un acte de communion entre les époux. Le plaisir en fait pleinement partie. Dans Deus Caritas Est, Benoît XVI nous rappelle ainsi qu’on ne peut jamais, comme chrétiens, séparer l’amour plaisir « eros » et l’amour don « agapé ». Dieu est amour dieu est unique donc il ne peut pas y avoir deux amours différents. Bon, la dimension plaisir de l’amour on y pense assez spontanément, mais qu’on le veuille ou non il y à aussi la dimension d’ouverture à la vie. Quand il y a les deux, c’est cela le véritable amour parce que l’amour c’est bien plus que des papillons dans le ventre.

Un amour total

Pour être pleinement humain, l’amour doit prendre en compte la totalité de la personne, le corps et l’âme. Mon corps, mon cœur, mais aussi mon intelligence, et ma volonté doivent s’engager pour aimer vraiment. La morale sexuelle n’est donc pas une question de code de la route, de permis/défendu, de « pas avant le mariage », mais une question de don de soi. L’homme et la femme ne peuvent se trouver pleinement que dans le don désintéressé. De même, la théologie morale de l’Église prend ainsi en compte ma nature blessée, qui a besoin d’être sauvé par le Christ. Elle est un langage qui comprend une dimension objective et subjective. Et enfin elle doit se traduire dans un véritable amour qui s’engage en paroles et en actes. Alors quand il est question de morale il est bon de faire un pas dans la confiance : Confiance en dieu, confiance en son l’Église. Au moins j’entre dans une certaine bienveillance, dans une écoute plus attentive. Quelle que soit mon histoire, le Seigneur m’offre toujours sa miséricorde. Pour vivre cela, à présent avec Dieu, il n’est jamais trop tard. Les chutes ne comptent pas, ce qui compte c’est de se laisser relever.

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