Benoît XVI, ou de son nom de naissance, Joseph Ratzinger, peut paraître pour la majorité comme un vieil homme conservateur loin des problèmes du monde. Toutefois, je fais partie de ceux qui pensent que cet homme à la chevelure et à la tenue blanches est plutôt un grand sage qui mérite d’être entendu. En effet, ses nombreuses œuvres donnent sens et compréhension à bon nombre de sujets que plusieurs estiment inexplicables.
Origines
Dans sa jeunesse en Allemagne, Joseph Ratzinger arborait une fière, mais toute simple, coiffure blonde. Toujours vêtu d’une soutane noire impeccable ou d’un « clergyman » bien repassé, une mallette à la main et avançant avec un pas décidé, Joseph donnait un air qui lui mérita le surnom de « berger allemand du Seigneur ».
Aujourd’hui, l’âge l’a rattrapé ; sa crinière blonde est passée au blanc, de même que sa soutane, mais il garde la même allure.
Un grand philosophe et théologien
Joseph Ratzinger n’a pas seulement l’apparence d’un vieux sage, il en est véritablement un. Étudiant pour le doctorat dans l’Allemagne d’après-guerre, il fit sa thèse sur Saint Augustin d’Hippone, Père et Docteur de l’Église. Il trouva en cet antique ecclésiastique une compréhension fascinante de la relation entre les philosophies grecques et romaines, et le christianisme. Joseph expliqua, lorsqu’il était intronisé à l’Académie des sciences de Rome, qu’Augustin « voyait le christianisme non comme en continuité avec les anciennes religions, mais plutôt en continuité avec la philosophie, comme une victoire de la raison sur la superstition ».
Pas un conservateur
Souvent présenté comme un conservateur, Benoît XVI ne peut réellement entrer dans une telle catégorie. Le chrétien ne peut pas se considérer « conservateur » ni « progressiste » dans les sens sociologiques des termes. Le chrétien est, selon une expression, « sur la Croix ». Donc, il est au centre avec un bras à droite et un autre à gauche. Pour le chrétien, la vérité n’est ni à droite, ni à gauche, ni un concept, mais plutôt une personne. Cela, Joseph l’a bien compris.
Un cheminement impressionnant
La vie de Joseph Ratzinger sera bien mouvementée. Il naît en Allemagne en 1927 et connaîtra le régime nazi et ses persécutions contre les juifs et les chrétiens. Il devra donc faire ses études caché pour éviter les autorités du régime. Ordonné prêtre en 1951, il compléta son doctorat et débuta une carrière d’enseignant en théologie. En 1962, le Concile Vatican II est convoqué par le pape Jean XXIII. Joseph y participe en tant qu’expert avec son évêque. Cet événement le marqua et il décida de se consacrer à la recherche théologique aussi souvent qu’il le peut. En 1977, il est ordonné évêque et nommé au siège de Munich. Ayant la confiance du pape Paul VI et, par la suite, de Jean-Paul II, il est créé cardinal et sera nommé, à Rome, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Un cheminement impressionnant en soi !
Benoît XVI
À la mort de Jean-Paul II, le conclave l’élira 265ème Souverain Pontife. Après le célèbre « Habemus Papam », Joseph Ratzinger devenait Benoît XVI.
Aujourd’hui, Benoît XVI s’est retiré de la Chair de Saint Pierre, ayant laissé la place au pape François. Il est le troisième pape à avoir renoncé à sa charge. Les deux précédents sont Célestin V (1294) et Grégoire XII (1415). Retraité, il passe désormais ses jours dans la paix d’un monastère romain.
Un grand du XXe siècle
Quoi que l’on pense de Benoît XVI, il restera un homme qui a marqué son temps. Homme brillant, il mérita de ses contemporains d’être reconnu comme l’un des plus grands théologiens du XXème siècle. Désormais, ses prises de paroles et ses écrits sont rares, mais toujours médités.